Compteurs Linky : êtes-vous ... au courant ?

Depuis un an au moins, la pose du nouveau compteur EDF "intelligent" baptisé Linky est un sujet récurrent et qui défraie de plus en plus la chronique.

 

Vous ne connaissez pas ?

 

Alors, je profite d'une météo hivernale, morose, grise... et ventée, pour tenter d'expliquer ce qu'est un "compteur intelligent", comment il fonctionne et ce à quoi il faut nous attendre.

 

Linky®, c'est le nom de ce nouveau compteur électrique dit "intelligent" mais qui est plutôt, du moins pour l'instant, simplement "communicant".

Il va être installé partout en France à la place des "anciens" compteurs dit "bleus". 

L’objectif est de remplacer d'ici 2021, 90% des anciens compteurs dans 35 millions de foyers.

 

Je suppose que Monsieur le Maire nous mettra... au courant. Un jour, ou l'autre. Ou pas. 

 

A Floressas, nous avons encore toutefois le temps de voir venir : la pose des compteurs Linky n'aura lieu en effet qu'entre le 20 décembre 2020 et le 21 mai 2021, par ERDF (rebaptisé Enedis), société anonyme, filiale à 100 % d'EDF, chargée de la gestion d'environ 95 % du réseau de distribution d'électricité en France.

De plus, nous ne devrions pas, en principe, être pris au dépourvu : l'entreprise Enedis a l'obligation de prévenir par écrit ses abonnés 45 jours avant l'installation du nouveau compteur.

Ce qui nous laisse du temps pour nous informer.

 

Car, on peut être pour, contre, ou neutre par rapport au Linky®,

 mais autant le faire à partir d'informations précises... et exactes !

Déploiement des compteurs Linky (sources : Enedis)
Déploiement des compteurs Linky (sources : Enedis)

Linky... un compteur qui crée des tensions !

Evidemment, ce remplacement a un coût, estimé à environ 5 Milliards d'euro d'autant que la politique choisie par Enedis (contrairement à l'Allemagne -cf. note) est de ne pas faire payer ni le compteur, ni sa pose aux clients. 

Enedis affirme toutefois que les économies réalisées sur 20 ans grâce à ce compteur "communicant", vont couvrir ce financement.

Promesse qui semble, pour certains, difficile à tenir. En effet, si les coûts devenaient exorbitants pour le gestionnaire, la Commission de Régulation de l'Énergie serait donc contrainte à en tenir compte tôt ou tard dans la réévaluation périodique du TURPE (Tarif d'Utilisation du Réseau Public d'Electricité), et de faire quand même payer les consommateurs au travers du tarif d'acheminement de l'électricité.

Malgré tout le financement de ce projet par Enedis semble bien ficelé et plutôt crédible.

La première question que l'on peut se poser est donc : pourquoi enlever les anciens compteurs (et que vont-ils devenir ?) dont beaucoup sont récents et fonctionnent très bien, pour les remplacer par ces boîtiers vert fluo qui en inquiètent plus d'un et dont le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne font pas l'unanimité ?

 

Rappelons que pour Enedis, le coût de chaque appareil ainsi que sa pose effectuée par un technicien ENEDIS, est évalué à 140€ en moyenne.

Alors pourquoi un tel gaspillage ? D'où vient cette idée qui de prime abord nous paraît inconsidérée, alors même que, par ailleurs, l'on nous incite à faire des économies ? 

 

Linky... ça va faire des d'étincelles !...

Notre réseau électrique est vieillissant. ERDF l'a laissé se dégrader depuis trop longtemps. Entre 1995 et 2005, le budget d'investissement s'est effondré. Ce qui a eu pour conséquence une "dégradation indéniable de la sécurité des réseaux" ainsi que dénoncé par l'Assemblée Nationale.

La modernisation du réseau s'impose donc surtout au vu des profits importants que l'entreprise réalise chaque année.

 

Mais surtout il va devoir faire face à d'importantes modifications en terme de production et de consommation. 

L'intégration des énergies renouvelables est au cœur du projet.

Aujourd'hui les possesseurs de plus en plus nombreux de panneaux photovoltaïques et/ou d'éolienne, doivent avoir deux compteurs "tête-bêche", l'un comptant l'énergie produite, l'autre l'énergie consommée.

 

Linky permet quant à lui de mesurer simultanément le courant soutiré et injecté dans le réseau électrique.

 

D'autre part, l'une des principales menaces qui pèse sur le réseau électrique vient de la probable et inéluctable démocratisation de la voiture électrique. Or les énormes pics de consommation qu'elle génère pourraient facilement faire flancher toute l’infrastructure actuelle.

D'où la nécessité au niveau européen et mondial de transformer les réseaux électriques existants en "smart grid" (réseau intelligent)

A l'avenir, plus vous créerez de pics de consommation, plus l'électricité vous coûtera cher. Ce principe, déjà démocratisé (a minima) avec le système des heures pleines/creuses, se renforcera très largement.

Linky... un marché juteux sur toute la ligne !

Autre question : qui fabrique et produit les Linky ? 

Six entreprises se partagent la fabrication :

  1. Sagemcom (France),
  2. Maec (CAHORS - France),
  3. Elster (Allemagne),
  4. Itron (Etats-Unis),
  5. ZIV (filiale espagnole de Compton Greaves (Inde), lui-même filiale de l’indien Avantha)
  6. Landis + Gyr (Suisse : plateforme de croissance indépendante au sein de Toshiba Corporation - Japon).

Les usines de production Linky sont toutes en France :

Cahors (Lot),  Chasseneuil-du-Poitou (Vienne),  Estrées-Deniécourt (Somme),  Grenoble (Isère), Montluçon (Allier)  et Taden (Côtes-d’Armor).

 

Entre la conception, la fabrication et la pose des compteurs, Linky aura créé 10 000 emplois d’ici à 2021.

(Sources : Libération 30 novembre 2015 et "Actu Environnement")

Linky & Loi... faisons toute la lumière...

L'idée du compteur intelligent a surgi dans le cadre des directives européennes sur la transition énergétique (directive 2006/32/CE du parlement européen et du conseil du 5 avril 2006 relative à "l’efficacité énergétique dans les utilisations finales et aux services énergétiques", complétée par la directive 2009/72/CE qui a fixé les objectifs de déploiement, elle-même remplacée et renforcée depuis par la directive 2012/27/CE.).

 

Cette dernière directive a été transposée dans la loi française et adoptée le 2 juillet 2013 par l’Assemblée Nationale.

Donc, en gros, la loi de transition énergétique rend obligatoire la pose du compteur intelligent.

 

Pourtant... Le 9 février 2015, le ministère allemand de l’Economie a annoncé que les compteurs intelligents ne seraient rendus obligatoires que pour les foyers fortement consommateurs d’électricité. Une position à contre-courant des directives de l’Union européenne en la matière. Une position qui attire les foudres de l'Union Européenne. Il est vrai qu'en Allemagne, à l'inverse de la France, la politique consiste à faire payer la pose du compteur par le client...

En France, en revanche, une fois la loi du 2 juillet 2013 adoptée, EDF a lancé dans la foulée (octobre 2013) un appel d’offres pour l’équipement d’une première tranche de 3 millions de foyers d’ici 2016.

Après deux années d’expérimentation, plus ou moins menées à bien et à terme, le gouvernement a décidé, de façon un peu précipitée, et sans aucune concertation avec les usagers, de lancer le déploiement de Linky à l’échelle nationale.

La pose de ces compteurs Linky a donc commencé au plan national le 1er décembre 2015. 

 

Sensé nous permettre d'avoir un meilleur contrôle de notre consommation, le bénéfice pour la majorité des clients ne sera pas énorme sauf si l'on souscrit à des services supplémentaires permettant d'analyser en détail la consommation : le gendarme du secteur, la Commission de régulation de l'énergie (CRE), estime les économies possibles à... 1%.

 

En effet et c'est l'un de ces défauts, si le Linky peut communiquer avec ERDF en utilisant le CPL, il reste incapable de transmettre ses informations directement au client. Sauf à aller voir sur l'espace client du site web du fournisseur.

Dommage ! Surtout que Marc Boillot, responsable du projet, écrivait pourtant dans un livre qu'il jugeait "indispensable que dès la pose, le client puisse bénéficier des nouveaux services offerts par le compteur (information, pilotage des appareils…)"... Un Rendez-Vous manqué !

Linky... le courant passe mal !

Mais au-delà du coût et du peu de bénéfices escomptés pour les usagers, pourquoi le compteur LINKY soulève-t-il autant de craintes, d'émotions, voire de réactions disproportionnées et souvent inadaptées, frôlant parfois la psychose ?

Sans doute d'abord parce que comme pour le passage à la TNT, "ON" ne nous a rien demandé. "ON" nous impose quelque chose dont nous ne comprenons pas l'utilité et dont la technologie nous semble peu explicite, donc obscure et possiblement dangereuse. 

La décision de généraliser la pose de compteur "intelligent" Linky a été précipitée, sans même que les objectifs assignés aux expérimentations (en Touraine et à Lyon) ne soient atteints. De nombreuses défaillances techniques ont été relevées (les compteurs sautaient un peu trop facilement et la télétransmission des données ne se faisait pas). Mais au-delà de ces difficultés techniques, l'impact sur la maîtrise de la demande énergétique n'a pas été évalué. En effet, contrairement à ce que la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a annoncé le 7 juillet dernier 2016, Linky n'a pas permis aux consommateurs, à qui a été imposée l'expérimentation, de réduire leur facture. (UFC Que Choisir)

 

Linky est un compteur communicant : cela signifie qu’il peut -en principe- recevoir et envoyer des données et des ordres sans l’intervention physique d’un technicien. On peut donc supposer un licenciement massif de personnel... ceux qui relevaient les compteurs par exemple.

Pour l'instant ces compteurs ne communiquent que dans un sens : vers le fournisseur. On ne peut donc pas parler de compteur "intelligent".

 

Les points essentiels motivant le refus du compteur LINKY sont les suivants :

  • Une faute environnementale, consistant à se débarrasser de millions de compteurs actuels en parfait état de marche pour la plupart, etc
  • Des suppressions d'emploi probables
  • l'augmentation probable sinon possible du coût de l'abonnement etc.
  • Une mise en cause possible de la santé publique par les ondes électromagnétiques,
  • Une intrusion possible dans la vie privée,

 N° vert Linky ERDF : 0 800 054 659 (Service & appel gratuits)

Linky... C'est pas une lumière !

Installé chez les clients et relié à un centre de supervision, le compteur Linky est en interaction permanente avec le réseau, (ce qui ne signifie pas qu'il envoie constamment des données comme on peut parfois le lire !) qu’il contribue à rendre plus "intelligent" : le "smart grid" dont je parlais plus haut.

 

Ce compteur collecte les données de consommation, comme le fait déjà le compteur classique. 

Il diffère cependant sur un point, puisqu’il est capable de transmettre ces informations à distance.

Il n'émet pas des informations en continu, comme d'autres appareils connectés, mais seulement quelques secondes par jour lors de l'envoi du relevé journalier de consommation (la nuit entre minuit et 6 h du matin).

 

Et pour ce faire il utilise le Courant Porteur en LIgne (CPL).

Pas de wifi ni de 4G au niveau de l'habitation, comme j'ai pu parfois le lire.

Le compteur Linky devra être le plus souvent situé en limite de la propriété des clients de maisons individuelles, comme un compteur de gaz, ce qui devrait donc normalement (au conditionnel toutefois) impliquer le déplacement du compteur à l'extérieur de l'habitation (?)

 

Le Linky relève notre consommation ainsi que le fait l’actuel compteur bleu.

Mais en plus, il enregistre ces données pour les communique ensuite, une fois par jour, à un concentrateur, lui-même relié au centre de supervision d’Enedis.

  1. De la maison au compteur, rien ne change, c'est toujours du courant "normal" (fréquence : 50 Hz) MAIS contrairement à ce que semble dire cette information, le CPL (Courant Porteur en Ligne) ne "s'arrête" pas au compteur (cela nécessiterait un filtre énorme), le signal circule donc en amont et en aval de Linky
  2. Entre le compteur Linky lui-même et le concentrateur, les données (cryptées) vont transiter par Courant Porteur en Ligne (CPL G3).
  3. Puis du concentrateur au centre de supervision d'Enedis, ces données, toujours cryptées, seront transmises par le réseau GPRS (le même que nos téléphones portables utilisent).

 

LINKY... Il y a de l'électricité dans l'air...

Malgré des études de tous bords (pas que des Pro-Linky) minimisant les risques sanitaires, et que les plus sceptiques supposent fausses ou truquées, c’est surtout la dangerosité présumée des compteurs Linky qui affole les militants "Anti Linky".

 

Ils redoutent la technologie des Courants Porteurs en Ligne (CPL basse tension), pour transmettre les données.

Superposition des deux signaux
Superposition des deux signaux

J'en ai entendu de drôles sur le sujet. Des vertes et des pas mûres !

 

Pourtant la technologie CPL utilisée par les compteurs existe depuis déjà longtemps puisqu'il permet depuis 1960 la transmission des signaux tarifaires "heures creuses/heures pleines". Et pas mal de personnes ont un poste de télévision, relié à la box internet par du CPL. Et dans ce dernier cas c'est du CPL haut débit (bande passante comprise entre 1,6 MHz à 30 MHz (MégaHertz) . Sans parler des babyphones... 

 

Le Courant Porteur en Ligne utilise les lignes électriques classiques (réseau de basse tension) existantes pour envoyer les données informatiques et cryptées. La technologie du CPL Linky (CPL de type G3) consiste à superposer au signal EDF existant (50 Hz) un signal à plus haute fréquence (entre 35 à 90KHz) soit environ 75 KHz annoncés, avec une amplitude d'environ 1 volt, pour donner un "signal modulé" qui sera ensuite transmis par conduction, c'est-à-dire par le câble électrique (et non à l'aide d'ondes radio).

Ce chiffre avancé de 75 KHz semble terroriser les "Anti-Linky", qui semblent confondre Hertz avev Volts ou Watts...

 

75 KHz c'est une mesure de fréquence et ça reste encore de la basse fréquence et non de hautes fréquences en mégahertz (MHz) ou en gigahertz (GHz) comme dans la téléphonie mobile ou le Wi-Fi !

 

Or des associations de personnes déclarant souffrir d'hypersensibilité aux ondes, (P.R.I.A.R.T.E.M. par exemple), affirment et s'inquiètent de l'envoi par Linky "en permanence" des informations par CPL, qui ferait rayonner le compteur "dans toutes les pièces de la maison".

 

II est exact qu'un conducteur parcouru par un courant électrique rayonne une petite partie de l'énergie qui y circule. S'il est optimisé pour cet usage, on parlera même d'antenne.

Dans le cas contraire, à ces basses fréquences, seule une infime fraction de l'énergie sera rejetée dans l'environnement sous forme d'onde électromagnétique rayonnée. Dans le cas de Linky, il ne reste des 0,1 W qu'une part tellement faible que, passés quelques centimètres, il devient impossible de la mesurer avec des appareils pourtant sensibles (la puissance du signal diminuant avec le carré de la distance). 

Sources "Dossier Linky Canard PC Hardware (cf. document à télécharger en bas de page)

 

Rappelons également que l'envoi des informations ne se fait qu'une fois par jour via le câble électrique pendant quelques secondes et en direction du concentrateur : pas vers l’intérieur de l'appartement ou de la maison.

 

Les données numériques sont transmises en CPL dans la bande A du CENELEC réservée aux fournisseurs d'énergie, grâce à deux porteuses à très basse fréquence (63,4 KHz et 74 KHz).

La transmission elle-même est à très bas débit (2 400 bauds).

 

Pour plus de détails voir le blog de Doc Zaius

Linky... remettons les compteurs à zéro...

Comme tout autre appareil électrique (et également l'ancien compteur bleu) le Linky émet un rayonnement d'ondes électromagnétiques.

Et on l'aura compris toute la crainte vient de ce Courant Porteur de Ligne dont on sait qu'il "rayonne"... 

 

Toutefois, il existe deux sortes d'ondes électromagnétiques : les ondes ionisantes et les ondes non-ionisantes.

 

Les premières, les ondes ionisantes, sont assez puissantes pour briser les molécules à l'intérieur du corps (ADN par exemple). Ce sont elles que l'on utilisent en médecine radio-nucléaire...(radiothérapie, rayons X... qui peuvent entraîner le cancer en voulant le soigner soit-dit en passant)

Autrement dit des rayonnements à très très hautes fréquences (à partir de 1015 Herz !)

 

Or le CPL G3 du Linky avec ses 75 KHz se situe dans un champ de basses fréquences (cf. schéma ci-dessous) donc non ionisant. 

 

Les rayonnements non ionisants (RNI) sont réels et omniprésents dans notre environnement depuis toujours en raison de l'existence de champs électromagnétiques d'origine naturelle.

Et le rayonnement le plus puissant non ionisant est... le soleil (la lumière visible pour notre œil) !

Toutefois, la multiplication des champs d'origine artificielle, liée à l'utilisation de l'électricité, a considérablement accru leur présence et leur intensité. Ce qui évidemment pose question pour notre santé. 

Sources "puremaison" - Auteur PM http://www.puremaison.fr/blog/author/auteurpm/
Sources "puremaison" - Auteur PM http://www.puremaison.fr/blog/author/auteurpm/

Tous ces objets dont nous sommes entourés émettent un champ électrique et un champ magnétique (ondes électromagnétiques) auxquels nous sommes exposés.

Et cette façon de faire du CPL (superposition des deux signaux) comporte un inconvénient : le réseau électrique n'est pas adapté au transport de hautes fréquences car il n'est pas blindé.

Et alors ?

C'est grave docteur ?

Le signal ADSL (même gamme de fréquences en kHz, même puissance maximale de 20 dBm, même modulation OFDM…) circule aussi sur un réseau non blindé en superposant au réseau analogique de téléphonie qui n'était pas prévu pour cela à l'origine. Personne parmi les "électrosensibles" ne semble pourtant s'en préoccuper !

(sources CPC Hardware n° 28 dossier Linky que vous pouvez télécharger dans les "documents" en fin de page)

En résumé, le Linky et sa technologie n'en demeurent pas plus dangereux (et même bien moins !) que d'autres appareils tels que Wifi, téléphone sans fil, écrans de TV, plaques à induction etc...

Mais il vient s'ajouter à l'existant : le vrai problème vient donc plutôt de l'accumulation des ondes dans lesquelles nous baignons : ce n'est certainement pas tout à fait anodin ni sans incidence sur notre santé.

 

D'où le classement en "catégorie 2B" des ondes électromagnétiques : "possiblement cancérigènes" par l'OMS... Puisque aucune preuve n'indiquant le contraire ne peut pour l'instant être apportée. 

Linky... L'enfer vert fluorescent ?

Pour la bande de fréquence mise en œuvre par le CPL G3 bas débit utilisés par les compteurs Linky (35,9-90,6 kHz), les valeurs limites réglementaires (en France) sont respectivement de :

  • 87 V/m (Volt/mètre) pour le champ électrique
  • 6,25 µT (microTesla), soit 6250 nT - nanoTesla, pour le champ magnétique.
La mesure du rayonnement électromagnétique exige une sonde de champ proche et un analyseur de spectre
La mesure du rayonnement électromagnétique exige une sonde de champ proche et un analyseur de spectre

En champ électrique autour du LINKY on peut trouver au maximum 25 V/m au contact, au niveau de la sortie de télé-relevé (ou sortie TIC pour Télé-Information Client).

 

Sur le côté gauche du compteur (sans sortie TIC) et à la même hauteur on ne trouve plus que 4 V/m au contact, 1 V/m à 20 cm de la face avant et entre 0,2 et 0,4 V·m à une distance de 50 cm à 1 m.

 

En induction magnétique, et en nanoTelsa, on peut trouver au maximum :

54 nT (soit 0,054 µT)  au contact, mais seulement 3 nT (soit 3.10-3 µT ou 0,003µT)  à 20 cm.

 

Pour mesurer correctement le rayonnement électromagnétique il faut une sonde de champ proche et un analyseur de spectre (et non l'appareil que l'on voit notamment sur la vidéo de Next-up (YouTube)... et qui est un CA-15 de Chauvin Arnould équipé d'une sonde isotropique EF2A qui mesure uniquement le rayonnement sur la totalité du spectre compris ente 100 kHz et 2.5 GHz. )

Pour rappel Linky utilise des fréquences inférieures à 100 KHz 

 

(Sources CPC Hardware n° 28 dossier Linky et Enercoop - 5 juillet 2016 : mesure sur CPL Linky)

C’est la distance de 20 cm qui été retenue pour évaluer la conformité des niveaux de champs électromagnétiques vis-à-vis des valeurs limites réglementaires.

 

Laboratoire Linky - Nanterre Novembre 2015
Laboratoire Linky - Nanterre Novembre 2015

 

Le bilan des mesures des niveaux de champ maximum mesurés dans la bande de fréquences CPL utilisée par Linky en laboratoire à 20 cm en face respectivement de deux modèles différents de compteur Linky :

 

- Linky CPL G1 (première génération)

- Linky CPL G3 (deuxième génération)

 

et d’un compteur d’ancienne génération, est le suivant :

  • Compteur ancienne génération ................................ 1,8 V/m      3.10-4 µT (0,003 µT)
  • Compteur Linky G1   CPL activé..................................  0,9 V/m     5.10-4 µT (0,005 µT)
  • Compteur Linky G1   CPL non activé.........................  0,8 V/m      2.10-4 µT (0,002 µT)
  • Compteur Linky G3 CPL activé..................................... 1,3 V/m      8.10-3 µT (0,008 µT)
  • Compteur Linky G3 CPL non activé............................. 1,3 V/m      1.10-3 µT (0,001 µT)

 

 Valeur-limite réglementaire 87 V/m 6,25 µT )

 

Avant d’adopter la norme CPL G3 qui a pris du retard, ERDF a effectué ses expérimentations avec le CPL G1, plus ancien, beaucoup plus lent (120 octets/s effectifs) moins robuste et incompatible avec le G3. 

 

Ne souhaitant plus retarder davantage le déploiement des compteurs Linky, le distributeur a décidé en 2015 de commencer malgré tout à installer des compteurs (et des concentrateurs) encore basés sur du CPL G1 ; environ 3 millions d’entre eux devraient être posés d’ici à la fin 2016.

La généralisation des modèles G3 arrivera par la suite dès 2017. 

Sources CPC hardware 28 mars 2016

Big Linky is watching you !

Mais quid de la protection de la vie privée : en effet une analyse approfondie des courbes de consommation pourrait permettre de déduire un grand nombre d'informations sur les habitudes de vie des occupants d’une habitation.  Pour cette raison, la CNIL a adopté une recommandation fixant le cadre et les conditions dans lesquelles les données de consommation des personnes peuvent être collectées et traitées.

 

Elle (La CNIL) a statué en déclarant que :

  • les données concernant la courbe de charge (consommation des foyers à pas horaire) ne seront transmises à ENEDIS ou à un tiers (fournisseurs d'énergie ou entreprises commerciales) qu'avec l'accord du consommateur ;
  • si le consommateur refuse, lui seul sera en mesure d'y accéder localement, depuis son compteur ;
  • le consommateur peut modifier à tout moment les conditions d'accès à ses données par un tiers ;
  • les données doivent disparaître après une durée glissante d'un an ;
  • la transmission du relevé du compteur reste obligatoire.

De plus les données de consommation transférées sont cryptées (chiffrage AES-128) puisqu'elles sont cryptées à la source, c’est-à-dire dans le compteur

Ce qui n'exclue toutefois pas un risque de "piratage" comme tout objet connecté.

Linky : la parano fuse de toute part !

Kaamelott (série TV de Alexandre Astier) - réplique culte de Bohort de Gaunes...
Kaamelott (série TV de Alexandre Astier) - réplique culte de Bohort de Gaunes...

Depuis décembre 2015, date des premières poses de compteurs Linky, les opposants à ce nouveau compteur se déchaînent.

Evidemment Internet s'est emparé du sujet et comme d'habitude, toutes sortes d'arguments sont ainsi véhiculés contre ce compteur.

On parle de danger, de menaces, voire de "mort à domicile" !...

Certains poussent plus loin ! Qui n'a vu cette vidéo sur YouTube de cette jeune femme, se définissant elle-même comme "électrosensible", pleurant et suppliant pour que cesse ce "génocide", ce "scandale sanitaire" et ce "crime contre l'humanité" !

Rien que ça !

C'est tellement ENORME que ça devient risible. Surtout qu'elle "récite" tout cela devant son écran d'ordinateur (qui, c'est bien connu n'émet aucune onde... ^__~) branché sur sa box internet... elle aussi dépourvue d'ondes électromagnétiques ^__~ ?

 

Ne sombrons pas dans la psychose !

Nous devons avoir l'esprit suffisamment critique pour faire le tri dans cet amas d’informations.

Car, si quelques-unes sont à prendre en considération et méritent d'être étudiées de la façon la plus objective et rationnelle possible, d'autres en revanche frisent l'hystérie paranoïaque et propagent d'énormes ramassis de "fake news" (oui je sais l'expression est à la mode depuis qu'un certain Donald l'utilise à tour de bras) !

 

A en croire certains, avoir un compteur Linky à sa porte reviendrait presque à avoir non seulement une caméra cachée qui nous espionnerait en permanence mais aussi et surtout une petite centrale nucléaire à domicile !

Pour certains Linky est un mouchard numérique.

Pour d'autres il provoque la sclérose en plaques, la maladie d’Alzheimer ou le cancer.

Certains pensent qu'il peut griller le cerveau des bébés !!!...

D'où viennent ces "croyances" ?

Elles me semblent être sans doute en grande partie due à la désinformation et au flou, voire l'ignorance, concernant avant toute chose la technologie de ces compteurs : le CPL. 

 

Mais au-delà de cette psychose ambiante, est-on en droit de refuser la pose de ce compteur "diabolique" ?

 

Des collectifs comme "No Linky" (Isère), Meudon sans LinkyStop Linky ! Non merci, Refus Linky/Gazpar.... des associations de personnes "électrosensibles" NextUp, Robin des Toits, et bien d'autres, se sont regroupés pour refuser les Linky.

Bien sûr, les maires peuvent demander en tant que propriétaires légaux (des compteurs) et parce qu'ils représentent les prérogatives publiques, de surseoir au déploiement des LINKY dans leur commune, dans l’attente de résultats plus complets sur les contraintes, dangers et risques liés à leur installation.

 

Simple sursis...

Et à leurs risques et périls.

 

 

Déjà plusieurs municipalités, 299 sur les 36734 communes de France se sont signalées comme ayant pris une mesure "contre" l’installation de Linky sur leur territoire.  

Un mouvement initié en Gironde par la commune de Saint-Macaire160 habitants dont la délibération de refus a été suspendue en octobre 2016 par le tribunal administratif de Bordeaux et qui a également été condamnée aux dépens, soit 1.200 euros (frais de justice). 

Il en va de même pour deux villages de Dordogne Montferrand-du-Périgord (24) et Montpeyroux (24),

Stratégie d’intimidation ?

 

Dans le Lot, pour l'instant 4 communes se sont signalées comme ayant ont voté une délibération refusant le compteur Linky :

Corn, Fons, Les Arques et Payrignac.

 

Cependant, bien que propriétaires des compteurs, les communes peuvent-elles vraiment quelque chose ? 

A qui appartiennent les compteurs électriques ?

 

En effet, les compteurs électriques (ainsi que gaz et eau) n'appartiennent pas aux abonnés.

Ils appartiennent aux collectivités territoriales. Donc aux communes.

Mais attention, avant de s'énerver sur les municipalités, ces dernières ayant concédé sur 95% du territoire, le service public de distribution d’électricité à ERDF (ENEDIS donc), les compteurs relèvent de l'entière responsabilité de cette dernière.

Sur les 5 % du territoire restants, ce sont les entreprises locales de distribution qui en ont la charge.

 

L’article 6-2 des conditions générales de vente d’EDF précise que "le dispositif de comptage est fourni et posé par ERDF. Il fait partie du domaine concédé". L’article 6-3 ajoute que "le dispositif de comptage est entretenu, vérifié et renouvelé par ERDF".

 

Donc, "le vote du conseil municipal peut avoir une portée symbolique, mais il n’a AUCUNE VALEUR JURIDIQUE". 

Ainsi "Maire Info" du 1er septembre 2016 précise que le gouvernement confirme "l’illégalité" des arrêtés anti-Linky

 

Voir la synthèse juridique de l'association Robin des Toits

Que répond le Ministère de l'Intérieur aux questions que se posent les élus ?

Lors de l'été 2016, le ministère de l’Intérieur a confirmé ce qu'il avait déjà dit en répondant aux questions que se posent les élus des compteurs intelligents Linky et Gazpar (compteur gaz)

 

1. Il confirme que les compteurs sont bien la propriété des AOD (Autorités Organisatrices de la Distribution d’électricité et de gaz). En revanche il rappelle que la jurisprudence a récemment déclaré illégale une convention de concession donnant la propriété des compteurs au concessionnaire (Cour administrative d’appel de Nancy, 12 mai 2014). "Seul le concessionnaire a le droit de les développer et de les installer."

 

2. Pour ce qui est des risques sur la santé, le ministère rappelle que le Conseil d'État, le 20 mars 2013, a conclu que "les rayonnements émis (Linky-CPL-75kHz) étaient conformes aux seuils réglementaires et à ceux admis par l'Organisation Mondiale de la Santé".

3. Enfin sur la question de la légalité des arrêtés municipaux anti-Linky, le ministère rappelle encore une fois que le déploiement de ces compteurs communicants est une obligation légale, fondée par l’article L341-4 du Code de l’énergie. Le Conseil d’État a jugé, dans le même arrêt du 20 mars 2013, que cette obligation "ne heurte pas le principe de libre administration des collectivités territoriales".

En conséquence, "les collectivités territoriales ne peuvent faire obstacle au déploiement des compteurs Linky" et les délibérations allant dans ce sens sont "entachées d’illégalité".

 

Circulez il n'y a rien à voir... Ce n'est peut-être pas la meilleure façon de répondre aux craintes des particuliers et des élus.

Linky : oui, on peut dire... "non"... mais...

Les particuliers quant à eux peuvent toujours refuser de façon explicite le remplacement de leur compteur "bleu" par un Linky...

Mais que se passera-t-il pour eux ?

Tous les ménages ou presque sont liés à leur fournisseur d’électricité, EDF le plus souvent, par un contrat.

La partie intitulée "dispositif de comptage" est explicite : ERDF (rebaptisé Enedis) "peut procéder à la modification ou au remplacement de ces éléments en fonction des évolutions technologiques".

De plus, les conditions générales de vente d’EDF et celles des fournisseurs concurrents renvoient aux conditions générales d’Enedis. Or ce contrat précise que "le client s’engage à prendre toute disposition pour permettre à Enedis d’effectuer la pose, la modification, l’entretien et la vérification du matériel de comptage".

 

Enedis a 35 millions de compteurs à poser, il est peu probable que les ouvriers chargés du changement de compteur s’attardent sur les récalcitrants. Par la suite en revanche, les relevés pourraient être facturés, et selon la clause 5.5 de ses conditions générales, Enedis pourrait même suspendre l’accès au réseau en cas de "non justification de la conformité des installations à la réglementation et aux normes en vigueur".

 

Reste qu’il faudra bien passer au compteur Linky le jour où celui qui est en service tombera en panne.

Mais si vous voulez vraiment refuser le Linky, ERDF, qui a conscience de tout ce qui est illégal, ne pose pas (actuellement) de compteur Linky aux personnes propriétaires qui s’y opposent CLAIREMENT et EXPLICITEMENT.

 

Vous pouvez ainsi apposer (en plus des lettres envoyées en Recommandées avec accusé de Réception ainsi que proposé sur les sites d'associations qui refusent un tel compteur) une affichette du genre de celle-ci... (ci-contre)

 

L'entreprise a d'ailleurs prévu pour les ouvriers en charge de la pose des Linky une "case" : refus...

 

Donc malgré tout si vous ne voulez pas de ce compteur, et même si sa pose est une obligation pour l'entreprise (par pour vous) et si vous n'avez pas peur de remplir des papiers, vous pouvez regarder ce que propose le "blog de Pierre Lasalle" et/ou télécharger un  "kit de refus"

Reste plus qu'à vous faire votre petite idée


Notes

Le cas de l'Allemagne représente une exception notable : après avoir voté la généralisation des compteurs communicants, le gouvernement teuton a finalement "rétro-pédalé" en optant pour un déploiement sélectif, focalisé sur une minorité de gros

consommateurs. En cause : un audit ayant pointé un coût trop important pour les clients.

La situation de l'Allemagne au niveau énergétique est particulière : contrairement à la France où un seul fournisseur s'arroge un quasi-monopole de fait, ce qui permet de conséquentes économies d'échelle, il existe outre-Rhin de très nombreux

acteurs. Cette configuration augmente nettement le coût du déploiement, sans compter que le modèle économique choisi consistait à mettre les surcoûts à la charge des clients.

(Canard PC Hardware - Enquete Linky 14p.indd 6)


Vidéo

Emission "on n'est plus des pigeons" Février 2016

Faut-il avoir peur du compteur Linky ?

Pratique ou intrusif ?


Sites

ENERCOOP énergie militante : positionnement sur le compteur Linky


Documentations

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Compteurs LINKY bientôt chez vous - Dossier (Sources : magazine CPC Hardware n°28 - PRESSE NON-STOP - auteur Docteur TB "Docteur Teraboule")
linky.pdf
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ANFR - Rapport technique sur les niveaux de champs électromagnétiques créés par les compteurs Linky VOLET 3 : mesures sur le terrain
2016-09-22_Rapport_technique_compteur_Vo
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Linky, dis-moi tout - Source : P.R.I.A.R.T.E.M.
linky_dis_moi_tout.pdf
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Archives ENERCOOP : rapport de mesure CPL Linky
Rapport de mesure CPL Linky (Enercoop).p
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Kit de refus Linky (sources : Association "stop linky non merci")
kit-refus-linky-stoplinkynon merci.pdf
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