Dès le début du 20e siècle, le Bulletin de la Société des Etudes du Lot d'Octobre-Décembre 1932, consacrait quelques lignes à Paul Froment au moment de la parution des "Poésies Complètes".
"La mission des admirateurs de Paul Froment n'est pas terminée. Il faut que le Quercy ne se refuse plus à voir cette étoile félibréenne, si prématurément évanouie à l'horizon..."
C'est ce que l'association "Les Amis de Léon Lafage" écrit en préambule d'une plaquette relatant la vie et l'oeuvre de Paul Froment, tout en regrettant amèrement que, quelques"hautes influences" aient permis au Lot-et-Garonne de s'approprier ce poète lotois, né à Floressas ! Un Floressas qu'il a toujours chéri et jamais oublié.
"Il n'a jamais oublié son plateau natal de Floressas où il dort de l'éternel sommeil, ce pur et fier poète, que nos voisins des "pays bas" se sont annexés." (Paul Delsériès - le Journal du Lot)
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En 1963, cette même Association "Les Amis de Léon Lafage" dont la mission était la défense des gloires artistiques du Quercy, contre l'oubli, apposa une plaque commémorative sur le mur de la Mairie de Floressas.
Hélas, lors de la réhabilitation de la mairie, en 2007/2008 alors qu'on l'ôtait de la façade afin de refaire celle-ci, la plaque s'est brisée.
Elle devait être réparée ou remplacée mais le 1er adjoint qui devait s'en occuper est hélas tombé gravement malade. La plaque a alors été oubliée.
Sera-t-elle un jour remise en état ?
Remplacée ?
L’actuelle municipalité semble avoir d’autres priorités...
Actuellement, on aperçoit encore l'emplacement de la plaque commémorative sur la façade (sous les drapeaux).
A gauche : façade de la mairie en 2003
A droite : 16 juillet 2016 (drapeaux en berne suite à l'attentat du 14 juillet à Nice
En 1998 à Floressas, à l'occasion du centenaire de sa mort, et à l'initiative de l'ancien Maire de Floressas, M. Yves Froment, la place du village porte désormais son nom.
Depuis cette plaque sur la place a hélas beaucoup fané et seulement quelques floressacois semblent s'en soucier, même si l'on continue à fleurir son socle ; beaucoup ignorent même son existence.
En 1998 et le même jour, une stèle réalisée par Jean Luc Rouquié tailleur de pierres à Floressas a été édifiée à la mémoire de l'enfant du pays. Elle comporte la même épitaphe que la stèle originelle.
Le buste de Paul Froment est l'oeuvre de Louis Laur sculpteur villeneuvois.
A gauche la pierre gravée par la famille. A droite la nouvelle stèle, telle qu'inaugurée en 1998
Cette stèle à la croix occitane remplace la pierre gravée que ses parents et sa famille avaient placée sur sa tombe. Cette pierre, plus humble, plus naïve… et plus émouvante sans doute, est actuellement conservée dans l'église de Floressas.
En 1903, les admirateurs de Paul Froment érigèrent, par souscription publique, à Penne-d'Agenais, un monument modeste qui fut inauguré le 23 juillet, sous la présidence de M. Chaumié, ministre de l'Instruction publique et l'ancien ministre Georges Leygues.
On faillit oublier les compatriotes de Paul Froment... Et l'écrivain Francis Maratuech de Ferrières se fendit d'une lettre d'une "émouvante sévérité"... ainsi que le rapportera le Journal du Lot.
Le buste qui surplombait le monument était l'oeuvre du sculpteur Antoine Bourlange.
Le monument fut détruit pendant l'Occupation et remplacé par un bas-relief, toujours en place, et quelques lignes manuscrites de Paul Froment, le tout placé sur le fronton de la mairie, dont la place porte également le nom de Paul Froment.
En outre, la ville de Penne d'Agenais (Lot-et-Garonne) qui a choisi très tôt dhonorer la mémoire de ce poète occitan, a également donné son nom à un prix littéraire.
Chaque année, ce prix, co-fondé en 1972 par Marceau Esquieu, est remis à un auteur pour une oeuvre rédigée en langue d'Oc.
A Sainte Livrade (Lot-et-Garonne), un collège porte également son nom.
Lorsque la possibilité fut donnée au collège de Puy-l'Evêque (Lot), canton dont dépend Floressas, de se doter d'un nom, celui-ci préféra (sur vote) prendre celui de "Collège d'Olt" au détriment du nom proposé alors par le Principal du collège : "Collège Paul Froment"....
Quel dommage !
L'école élémentaire (aujourd'hui fermée) de la petite commune de Massels (47) où Paul Froment fut ouvrier agricole portait également son nom.
Une scène de la "bugado" (la lessive) près de la ferme où séjourna Paul Froment à Massels
Rare carte postale de l’illustrateur Bernard Veyri...
Diaporama et photos Eva Maïa
Musique : Perlinpinpin Folk - Perlinpinpin Folc (cf. ci-après)
Poème de Paul Froment : "Sonet d'un poèta avant de s'anar negar" (sonnet d'un poète avant d'aller se noyer"...)
Le "Perlinpinpin Folc" (Perlinpimpin Folk- fondé par Marc Robine en 1971) groupe de "musique populaire occitane vivante" a rendu un hommage musical à Paul Froment en publiant, chez "REVOLUM", dans les années 70, un 33 tours intitulé "Als Curios", reprenant le titre d'un poème de Paul Froment.
Airs traditionnels et compositions du groupe (alors formé de cinq musiciens : P. Cadelhan, Christian Lanau, Jean-Luc Madier, A. Candelhan et J-P Cazade) accompagnent des textes de Paul Froment.
Face A : "Carnaval", "Quin es lo men, Quin es lo ton ?", "La Cançon de la cigala" et "Parlatz-li d'un marit"
Face B : "Als Curios", "Pas de quate e rondéu", "Darrèr lo castèl de Montvielh", "Sonet d'un poèta avant de s'anar negar"
Revue littéraire Loxias
Littérature française et comparée : La revue Loxias est publiée par le CTEL qui réunit des chercheurs et des enseignants-chercheurs de Lettres modernes, Italien, Allemand et Langue d'Oc de la Faculté des Lettres de Nice
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Territoire, lexicologie et création littéraire au XIXe siècle.
Article "Als Curious (Aux Curieux)" Paul Froment.
Une dernière fois l'idiome, l'idiome qui « se contente de ce qu'il a ».
Ce sonnet a été chanté, pour terminer la journée d'études.
Il est de Paul Froment, dans son idiome du Quercy (traduction d'André Berry dans l'idiome national ; voir : Anthologie de la poésie occitane, Stock, 1961).
Paul Froment, ayant quitté son terroir natal (canton de Floressas, près Puy-l'Évêque) pour la caserne, a fini sa vie à vingt ans dans le Rhône, à Lyon.
Plaisir enfantin, à l'avant-dernier vers de faire la « faute » (« mourirei »), d'ouvrir et de déplier en trois syllabes ce que le français, inexplicablement, a compacté, disant « mourrai », comme l'école communale, domptant la nature, nous l'a inculqué.
Mais l'idiome n'est pas un jeu et une liberté : il se rencogne, il n'est « que du Quercy » ; si on voulait transposer en « languedocien », on serait arrêté par les rimes des quatrains.
Par exemple, à Pézenas (Hérault), on dit « nei » (« la nuit »), mais « sioi » (« je suis ») : grands effets de la petite différence, si on trouve que c'est un grand effet qu'une forme (une guirlande de rimes) qui se casse. Pour avoir pris, à un médiocre carrefour, une direction et pas telle ou telle autre (« sei » plutôt que « sioi », plutôt que « suis ») l'idiome et le poème s'en vont sur de tout autres chemins, et se trouvent habiter une tout autre contrée.
Et aussi, qu'est-ce que ce mot inconnu « pet » pour dire « colline » ? Mais c'est, en languedoc, « pioch » ; « puy » ; le latin « podium » : car, aussi, l'idiome fait remonter et réunit tout le monde sur la place commune.
Philippe Marty
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