Nature & Paysages - L'espace naturel sensible

Le Pech Carlat et le Moulin

Du moulin à vent seigneurial, (vendu au sieur Antoine Brugalières en l'an IV comme Bien National) qui broyait le grain des habitants, grands et petits, riches ou pauvres, et fournissait la farine pour le pain quotidien, il ne reste aujourd'hui que le corps de bâtiment, partiellement restauré et rehaussé... mais sans ces ailes.

Le Pech Carlat (ENS) et l'ancien moulin à vent (aquarelle A-M Uyttenbroeck)
Le Pech Carlat (ENS) et l'ancien moulin à vent (aquarelle A-M Uyttenbroeck)

Des siècles après, il est toujours là, planté sur son promontoire rocheux dit du "Pech Carlat", dominant les vallées alentours et l'église de Ségos, et veillant sur un site géologique unique et un paysage faunistique et floristique représentatif de ce milieu, à préserver.


Ce qui a valu à tout le Pech, son classement par le Conseil Général du Lot, en Espace Naturel Sensible d'intérêt local, le 7 octobre 2002.


Description et intérêt géologique du "Site du Moulin"

Auteur : M. ROYERE

Professeur honoraire au collège de LUZECH 

et Président du Cercle Quercynois des Sciences de la Terre,

 

"Au sud de Floressas, le versant de la colline qui porte le vieux moulin à vent présente des roches variées qui nous surprennent par les nuances de leurs colorations.

Depuis longtemps déjà, des géologues ont essayé d'expliquer l'origine de ces terrains : ils les ont étudiés et analysés avec beaucoup de soin. L'ensemble de ces recherches nous permet aujourd'hui de comprendre les grandes lignes de l'histoire géologique de chacune de ces formations.

  

Les plus anciennes de ces roches (celles qui sont au-dessous des autres) sont ici des calcaires marneux formés de couches successives. Les calcaires sont très épais, on peut les observer tout au long de la route D44 lorsqu'on va de Grézels à Floressas.


Mais au niveau de notre village, ces strates calcaires ont été plissées après leur dépôt : elles forment ainsi une vaste cuvette qui a été appelée "synclinal du Boulvé"

Si vous observez attentivement ces calcaires, vous y découvrirez diverses sortes de fossiles : ce sont surtout des coquilles d'animaux marins, proches des huîtres actuelles. En effet, il y a 150 millions d'années, à l'ère secondaire, à une période appelée "jurassique", notre région était recouverte par un bras de mer séparant deux terres émergées.

Là, sur les fonds, se déposaient des couches successives de vases. Après leur mort, les animaux abandonnaient dans ces boues leurs squelettes ou leurs coquilles : ainsi ils se fossilisaient.

 

Vers la fin des temps jurassiques, il y a environ 135 millions d'années, ce bras de mer s'est comblé et notre région est devenue une sorte de plaine exondée. Les boues, en séchant, ont durci à la manière du mortier d'un maçon car elles renferment un ciment appelé carbonate de chaux.

 

Pendant près de 40 millions d'années, notre Quercy est resté hors de l'eau. Les roches de la surface du sol ont été petit à petit usées, érodées sous l'action des agents atmosphériques (pluie, vents, contraste thermique…). De plus, elles ont commencé, ici, à Floressas, à se plisser en donnant la dépression déjà évoquée.

 

Il y a environ 95 millions d'années, toujours à l'ère secondaire, mais à une période appelée "crétacée" la mer réapparaît à cause de lents mouvements du sol. Cette mer du crétacée comble d'abord les zones les plus basses. Elle dépose sur les calcaires jurassiques de nouvelles vases, formées surtout de sable et d'argile. Ces dépôts du crétacée s'observent de nos jours, dans le synclinal du Boulvé, au pied du Pech Montvolage. Cette mer se comblera à son tour et disparaîtra cette fois, définitivement, il y a 65 millions d'années.

 

Commence alors l'ère tertiaire.

Pendant près de 30 millions d'années, un climat tropical humide règne sur le Quercy. Les calcaires crétacés les plus proches de la surface, vont être décomposés : leur ciment est dissous par les eaux de ruissellement, ces roches deviennent meubles et donnent des sols argilo-sableux appelés altérites, qui s'observent aujourd'hui au bas de la colline.

 

A la surface de ces altérites, sous l'action du climat tropical de l'époque, il se forme, comme aujourd'hui en Afrique, une épaisse carapace de latérite ferrugineuse : ce sont ces falaises rouges que l'on rencontre vers le bas de la colline.

 

Le plissement du synclinal du Boulvé s'accentue encore un peu à cette période. Dans la zone affaissée, au sud de Floressas, s'installent aussi sur ces cuirasses, des étangs marécageux qui reçoivent les eaux du causse voisin. Il s'y dépose des vases très argileuses qui deviendront les marnes beiges que l'on observe au-dessus des cuirasses rouge brique.

Pendant la première moitié de l'ère tertiaire, nous savons aussi qu'au sud de notre pays, s'est édifiée progressivement, une nouvelle montagne ; les Pyrénées. (les géologues comprennent mieux aujourd'hui la formation de ses reliefs). L'érosion rapide de cette montagne jeune, très élevée, va donner d'importants dépôts qui comblent petit à petit notre Bassin Aquitain. Les dépôts appelés "molasses" arrivent jusqu'aux limites méridionales du Quercy.

Ils bloquent l'écoulement des eaux issues de nos causses. Des lacs s'installent sur l'ensemble du Quercy Blanc : leurs vases, en durcissant, donneront des calcaires lacustres blanchâtres. Ce sont ces poches que l'on observe aujourd'hui sous le moulin à vent, au sommet de la colline.

 

En fin, plus près de nous, dès la fin de l'ère tertiaire, et durant toute l'ère quaternaire (depuis 4 ou 5 millions d'années), les rivières ont commencé à creuser leur vallée : c'est le cas ici du ruisseau de Saint Matré.

 

Ainsi, grâce à ce creusement, nous pouvons aujourd'hui découvrir les différents terrains qui constituent la colline du vieux moulin à vent."


Intérêt faunistique et floristique de l'ENS du Moulin et du Pech Carlat

Données succinctes sur la végétation et l'entomofaune du Pech Carlat

(d'après prospections de septembre 2002 et mai 2003)

Auteur de l'étude : Vincent Heaulmé - Association "Lot Nature"

 

Végétation de pelouse : Principaux types de pelouses secondaires recensés sur le Pech Carlat :

  • Pelouse xérophile à : Staehelina dubia, Helichrysum stoechas, Linum suffruticosum ssp appressum, Argyrolobium zanonii (cor. 34.33, alliance du Xerobromion, association du Stahelino dubiae-Teucrietum chamaedryos )
  • Pelouse mésophile à : Molinia caerulea, Carex flacca, Platanthera chlorantha et Gymnadenia conopsea, présentant un aspect à tendance xérophile, à Argyrolobium zanonii, et un aspect à tendance hygrocline à : Dactylorhiza data sesquipedalis (cor. 34.32, alliance du Mesobromion, association à préciser)

 

Flore et Enthomofaune  (Liste non exhaustive)

Document complet à télécharger :

Télécharger
Flore et Enthomofaune du Pech CARLAT (FLORESSAS)
ENS_pech_carlat_faune_flore.pdf
Document Adobe Acrobat 30.0 KB

JUIN 2009 : Journées Nature en Midi-Pyrénées

"A la découverte des orchidées du Pech Carlat" !

Sortie du 1er Juin 2009 animée par M. Armand DAVID de l'Association "Nature Découverte faune et flore"

Compte rendu de la sortie et photos à télécharger :

Télécharger
Journée Nature : les Orchidées sauvages du Pech Carlat
orchidees _Pech_Carlat.pdf
Document Adobe Acrobat 2.4 MB