Le pourquoi du comment

Tant pis... je tente le coup...
Tant pis... je tente le coup...

En février 1992, mon travail de professeur-formatrice m'a amenée dans le Lot.

J'ai choisi de m'installer sur la commune de Floressas.

 

Et j'y suis restée, la lumière était belle, et la vie ici était douce : je n'ai plus eu l'envie d'aller voir ailleurs comment était le monde. 

Comme A. Breton, à la vue de St Cirq Lapopie, "J’ai cessé de me désirer ailleurs."

 

J’ai rapidement voulu en savoir davantage sur cette commune et ce lieu-dit où je m'étais installée, et c'est l’ancien secrétaire de mairie M. Jean Vessié, dit "Jeannot", disparu aujourd'hui, et que je remercie ici, qui m'a permis d'entreprendre cette démarche : retracer et relater l'histoire de Floressas.

 

Je veux également remercier M. Yves Froment, qui fut maire à cette époque, puis Mme Claudette Cases, qui succéda à "Jeannot".

 

Tous en effet m'ont permis d'avoir accès aux archives municipales, alors entreposées dans un placard de la mairie.

 

Dans un même temps j'ai également commencé à explorer et parcourir à pied les sentiers, chemins et routes de Floressas. Quel plaisir de battre ainsi la campagne où nulle barrière, nul fil de fer barbelé, nul grillage ne fermait ce vaste espace, libre, sous le ciel !

 

J’ai ainsi pu découvrir, et fixer par des centaines de photos, puis par quelques petites aquarelles, son terroir, ses paysages, sa nature intacte, sa faune et sa flore ainsi que ses maisons traditionnelles. Une joie renouvelée à chaque instant.

 

Très vite aussi, j'ai appris qu'un "petit poète paysan", Paul Froment, né à Lamuraque, avait également battu cette même campagne, en d'autres temps, et avait exprimé son amour pour ce village, "Floressàs, mon país natal", d'abord dans quelques revues littéraires, où il fut vite repéré par Frédéric Mistral, ensuite dans deux recueils de poèmes : "A Travèrs regas" et "Flors de Prima".

 

Recueils que j'ai réussi à me procurer dans des vide-greniers locaux.

Ces mots, vers ou prose, écrits en "patois" (que je comprends puisque mes grands-parents s’exprimaient en cette belle langue du pays d’Oc) m'ont profondément touchée.

Paul Froment, ce floressacois, pauvre mais riche d’une sensibilité allant au-delà de la simple littérature a su faire surgir de sa plume des images simples et fortes.

Mon nom de naissance n'est-il pas celui de sa mère ? Marie Fabre... Un clin d’œil qui nous lie sans doute un peu par delà les années.

Je me plais à le penser en tout cas.

Enfin, à force de patience, grâce à  M. Jean Delmon, bibliothécaire honoraire de la Société des Etudes du Lot, à Mme Marie-Claude Liger, et enfin à M. Nicolas Froment, tous deux anciens maires de la commune, j’ai réussi à dénicher la monographie de Floressas écrite par son curé, l’abbé Jean-Baptiste Relhié, en 1914, juste avant de partir à la Grande Guerre où il fut aumônier militaire, avant de mourir en 1916 suite à une maladie sans doute contractée aux “champs d’horreur” où 16 autres enfants du pays laissèrent la vie.

 

Courant 2001, j’ai eu l'opportunité de suivre une formation de conception de site web.

 

Je vis ainsi l'occasion pour moi, de pouvoir publier tout ce que j’avais pu réunir comme informations sur ma commune !

 

J’ai donc entrepris la construction de ce que l’on appelle une “page perso” : les fournisseurs d'accès propose en effet gratuitement cette possibilité.

 

En 2002 je fus élue au conseil municipal suite à la démission de cinq conseillers. J’ai parlé de mon projet de site au maire d’alors qui a immédiatement cautionné moralement et officiellement mon initiative.

Ainsi, en 2003, le site de Floressas vit le jour. En tant que conseillère municipale je ne fus pas rémunérée. Mais mon but en construisant ce site n’était pas d'ordre lucratif de toute façon. Et ne l'a jamais été.

 

Au fil des années, j'ai continué, même après ma démission en 2005 (suite à une série de fonctionnements avec lesquels j'étais en profond désaccord) à entretenir, modifier et enrichir les pages de ce site, bénévolement.

 

En 2008, Nicolas Froment fut élu maire à son tour.

L'année suivante, je lui ai proposé de poursuivre mon travail en partenariat avec la mairie.

 

Après quelques réticences de sa part, il accepta finalement de faire un essai. 

 

En 2010, l’essai étant concluant, le maire proposa alors, et pour la première fois, que la municipalité me rémunère car il avait plusieurs projets auxquels il souhaitait que j'apporte mes compétences.

En effet des formations antérieures et diverses en communication, cinéma, multimédia et informatique (vidéo, photo, écriture filmique et sémantique de l'image, web-conception et web-design) me permettaient d’effectuer ces travaux.

 

Nous nous sommes donc vus plusieurs fois au cours de cette année là, pour définir ensemble le travail qu’il attendait de moi sur les années à venir.

 

Mairie de Floressas
Mairie de Floressas

Outre la refonte complète du site où apparaîtrait désormais et pour la première fois toute une partie consacrée à l’information purement municipale, il me fut demandée de créer un Livret d'accueil, un dépliant promotionnel pour la Salle des fêtes du Château, une page spéciale du site consacrée à celle-ci, et même une étude de marché.

 

Je fus également chargée de la partie “communication” par le biais de courriels circulaires envoyés aux habitants, vacanciers ou amis de Floressas qui avaient bien voulu fournir leur adresse de courrier électronique. Une liste que nous avons mis pas mal de temps à mettre en place, M. N. Froment et moi-même. 

 

C’est donc début 2011, une fois ma tâche accomplie, que je me suis déclarée afin de pouvoir être payée en toute légalité.

 

Pour ce premier travail, j'ai reçu de la part de la municipalité...

la mirifique somme de... 250 € sur lesquels bien sûr l'URSSAF et les taxes ont pris leur part.

 

Chaque année, le Maire et moi, nous nous réunissions, au moins une fois, mais en général plus souvent, afin de définir ma rémunération en fonction des demandes et des possibilités de la municipalité en matière de budget.

Bien entendu tout cela était contractuel et écrit.

 

Ma rémunération fut donc fluctuante : ce fut parfois 400 €, rarement plus, souvent moins.

 

En parallèle j’ai continué à faire des recherches, et à remplir mes “pages personnelles” avec le patrimoine historique, paysager, faunistique et floristique, architectural et culturel de ma commune.

Ceci n’entrait pas dans le travail municipal pour lequel, seul, j'étais rémunérée.

Je les mettais simplement à disposition. 

 

Et tout s'est toujours bien passé.

 

En 2014, changement de municipalité. Monsieur N. Froment a décidé de laisser sa place de maire pour des raisons personnelles et professionnelles.

 

Monsieur A. Dutranois, ancien conseiller de N. Froment, soutenu par ce dernier, a alors formé une liste autour de lui.

Liste à laquelle il m'a demandé de me joindre. Une offre que, pour des raisons qui me sont propres, j'ai refusée.

Cette liste est passée sans coups férir puisque seule et unique liste en présence.

 

Le nouveau maire m'a donné rendez-vous, peu après son élection, début mai 2014, afin de savoir si je voulais, et pouvais, continuer de m’occuper de la partie du site consacrée à la municipalité.

J'ai accepté.

 

La 2ème adjointe et moi-même avons alors établi un cahier des charges et avons défini les modalités du nouveau contrat pour l'année à venir. 

 

Au cours de cette entrevue j’ai également proposé de créer, gratuitement, un nouveau site entièrement dédié à la municipalité avec une méthode différente et simple (la même que j’utilise ici et que la mairie utilise actuellement pour son nouveau site dédié).

Cela leur aurait permis de mettre en ligne directement les informations, et de se passer ainsi de mes services, si le coût de ces derniers leur paraissait trop important.

 

Quant à “mon” site... je n'aurais plus qu'à repartir à zéro et en créer un nouveau...

 

Je pensais - et la suite m'a donné raison - que malgré cette lourde charge de travail en perspective, il devenait nécessaire de scinder définitivement le site existant de Floressas en deux sites indépendants : pages personnelles d’un côté, informations municipales de l'autre.

 

La 2eme adjointe m’a répondu par la négative : elle estimait, à raison je pense, avoir assez de travail sans avoir à s’occuper en plus du site internet. De plus ma rémunération lui paraissait plus que correcte.

 

La convention a donc été signée par les deux parties, pour une première année : jusqu'en mai 2015 donc.

 

Or, à cette date et à mon grand étonnement, nulle entrevue n'a été programmée par la municipalité.

 

Mais, un soir de juillet, lors d'une animation au Château, le nouveau maire m’a soudain annoncé que notre “collaboration” était terminée et que quelqu’un d’autre "bien moins cher que moi" avait été pris.

 

Stupéfaction et incompréhension totale de ma part !

 

Information confirmée quelques instants plus tard par la 2ème adjointe, visiblement gênée que les choses se passent ainsi.

Elle a ajouté que la location du nom de domaine allait également être résiliée et donc que le site allait disparaître.

 

J’ai pris les devants en informant les internautes de la fermeture du site. Quelques temps après en effet, l’accès au site était définitivement bloqué et les pages restantes en ligne avaient disparu, de par le fait de l’hébergeur, je suppose, agissant suite à l’intervention de la mairie.

 

C'est ainsi que, dans la foulée, j’ai construit ce site : “Balade à Floressas” avec le contenu de mes pages et recherches personnelles pour que tout cela ne soit pas perdu, et j’en ai profite pour faire peau neuve, supprimant ici, enrichissant ailleurs.

  

Et un an plus tard (mai 2016) le travail n'est toujours pas terminé !...

 

 L'histoire aurait dû s'arrêter là.

Mais, monsieur le Maire aurait-il vu dans la naissance de ce site, matière à polémique ?

Je finis par le penser...

 

En effet peu de temps après, quelques photos de maisons prises depuis la voie publique, et qui illustre simplement notre patrimoine historique et architectural, ont déclenché sa ire…

(toute chose que permet pourtant l'arrêt n° 516, pourvoi 02-10450, par la Cour de Cassation du 7 mai 2004, faisant jurisprudence en la matière).

Je fus menacée verbalement et sur un ton indigne de la fonction de maire (qui plus est Officier de Police Judiciaire !), de gendarmes, de plainte et de tribunal !

Or ces clichés figuraient déjà sur l'ancien site, sans que cela n'ait gêné qui que ce soit...

 

On n'est pas loin de Clochemerle ! Faut-il en rire ? Sans doute.

 

Quelques temps après, lors du conseil du 17 septembre 2015, la très officielle "délibération DE2015_39 portant sur la "fin du contrat de maintenance” m'accuse nommément, de n’avoir pas "transmis au préalable (de la fermeture du site NDLR) à la commune, les données qu'il contenait, propriété de la commune"  !

 

Il semble que monsieur le Maire n’ait pas non plus connaissance du droit des auteurs...

 

Ce n'est pourtant pas faute de le lui avoir rappelé, lors d’une exposition où il avait autorisé un brave homme, qui en fut tout contrit, d’utiliser, sans mon accord, toutes mes recherches sur les “poilus” de Floressas…. 

 

Que dire ?

Ce que je vois depuis ma "lucarne", ce que je lis et entend depuis quelques temps, est de moins en moins plaisant.

Je perçois de ci de là, au gré d'un écrit, d'une parole ou d'un acte, quelques dérives inquiétantes.

 

J’ose le dire.

J’ose même l’écrire parfois.

C'est l'objet de ces "humeurs buissonnières" qui viennent compléter le paysage de cette "Balade". 

 

Mais ce site, c'est avant tout une promenade par les chemins et sentiers de ma commune.

Et cela le restera.

 

Une commune que j’aime profondément, car je côtoie depuis longtemps maintenant, la longue et passionnante histoire de ses habitants, ces floressacois de tous bords et de toutes confessions, simples paysans ou seigneurs, propriétaires terriens ou pauvres "travailleurs" de la terre, "bourgeois" ou "croquants", domestiques, cabaretiers, instituteurs, tailleurs de pierres, praticiens et chirurgiens, tisserands ou laboureurs, qui nous ont précédés, et dans les pas desquels nous mettons les nôtres.

 

Ou tentons de le faire.

 

 A-M Fabre-Uyttenbroeck


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Commentaires: 1
  • #1

    Têtard (lundi, 04 juillet 2016 19:02)

    On vous a écarté car vous étiez genante sans doute. Vous avez raison de continuer, ne vous laissez pas impressionner.